Politique

Sarkozy le Rouge, au secours de Sea France

Par William Cardspeare

 

Au nom de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy devient communiste.

Aujourd’hui il est le défenseur d’un projet  d’une société coopérative ouvrière pour la reprise de la compagnie maritime SeaFrance, en liquidation judiciaire, a annoncé Nathalie Kosciusko-Morizet.

Nicolas Sarkozy soutient ce projet contre ses convictions économiques, élections obligent, qui compte  800 emplois, alors que le ministre délégué Thierry Mariani avait dénoncé vendredi dernier le “fanatisme” des syndicats et le peu de crédibilité du projet de coopérative. Il est vrai que Thierry Mariani n’est pas candidat à l’élection présidentielle, lui !

“Le gouvernement a décidé de soutenir le projet de Scop au mieux des moyens de l’Etat”, a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet lors d’une conférence de presse pour la plus grande joie de “l’Humanité”…

“Ce qu’on est en train d’imaginer (?), c’est de donner les moyens aux salariés de prendre en main leur destin et d’investir, eux, dans une coopérative”, a-t-elle ajouté. Pour l’imagination, Nathalie n’a eu qu’à retourner derrière le rideau de fer…

L’Etat et la SNCF s’étaient vu interdire par la Commission européenne de recapitaliser la compagnie de ferries transmanche, filiale à 100% de la SNCF. Qu’à cela ne tienne, à mort l’Europe, on redeviendra européen après mai 2012.

L’idée est de contourner ce veto en accordant aux salariés des indemnités ou des avances suffisantes pour qu’ils les réinvestissent dans une Scop assez dotée pour être viable.

“On est en train de regarder ce que seraient leurs indemnités et toutes les bonifications qu’on pourrait y ajouter”, a expliqué la ministre.

Selon le gouvernement, il faut entre 40 et 50 millions d’euros pour relancer SeaFrance en lui permettant de garder ses quatre navires, une somme sur laquelle les collectivités locales ont déjà promis 11 à 12 millions. Les salariés devront donc, à travers le montage imaginé, fournir le solde.

C’est donc 62500 euros par salarié que va débourser l’état, soit à peu près quatre ans d’indemnité chômage. Vous voulez parier que dans un an Sea France sera à nouveau à la une des liquidations?

Pour un état criblé de dettes, Nicolas Sarkozy a des largesses dignes d’un premier secrétaire de l’ex union soviétique; on sait comment cela a fini.