Politique

La guerre Sarkozy-Libye, enjeu 2012!

Pourquoi s’attaquer à la Libye aujourd’hui et pas au Yémen, à Bahreïn, à la Russie lorsqu’elle réglait la rébellion tchétchène à coup de crime contre l’humanité alors que Vladimir Poutine est un grand ami de Nicolas Sarkozy tout comme Kadhafi ? Parce que nous approchons de 2012 !!!

Au soir du 31 août 1969, le roi Idris, sur le point de céder le pouvoir à son neveu, est déposé lors d’un coup d’État non violent mené par un groupe d’officiers libres, organisé sur le modèle égyptien.
Un Conseil de commandement de la révolution de douze membres est mis en place, dirigé par un jeune officier de 27 ans, le capitaine Mouammar Kadhafi, qui entend changer radicalement la politique de son pays. Le 1er septembre, ce dernier annonce à la radio qu’il « prend acte des demandes incessantes du peuple (…) de mettre un terme au régime réactionnaire, arriéré et décadent ».
C’est l’acte de naissance de la révolution du 1er septembre, dite du « fateh » (terme tiré du Coran et signifiant : « qui ouvre » mais aussi « qui conquiert »). Le nouveau régime introduit un socialisme d’État, nationalisant les principales branches industrielles (notamment pétrolières).
Des mesures sociales sont édictées : augmentation du salaire minimum, blocage des loyers, entre autres. Une nouvelle constitution est rédigée, et un parti unique, l’Union socialiste arabe (calqué sur le modèle égyptien) est mis en place. L’année suivante, le régime ne renouvelle pas les accords militaires signés sous l’ancien régime, fait fermer les bases militaires britanniques et américaines et nationalise les sociétés détenues par des Italiens.
En 1977, une nouvelle constitution, dite Déclaration sur l’avènement du Pouvoir du Peuple, donna au mode de gouvernement de la Libye le nom officiel de Jamahiriya (État des masses) dans laquelle le pouvoir exécutif est partagé entre le Guide de la révolution et seize représentants du Congrès général du peuple, qui est l’organe législatif, et son bureau politique.
Kadhafi prône la fusion avec d’autres pays arabes : en avril 1971 le pacte de Benghazi prévoit la création d’une Union des Républiques arabes fusion de l’Égypte, la Libye et la Syrie et dirigée par Anouar el Sadate. Mais les relations avec l’Égypte se détériorent après la guerre du Yom Kippour de 1973.
Kadhafi, fervent partisan de la cause palestinienne, est profondément hostile aux États-Unis et à l’Occident : il participe à l’embargo pétrolier et soutient activement le terrorisme et de nombreuses rébellions dans le monde.
La Libye est le deuxième producteur de pétrole brut en Afrique après le Nigeria et devant l’Algérie. Mais la Libye dispose de la plus grande réserve de pétrole en Afrique, ses réserves sont estimées à 46,4 milliards de barils en 2011. La Libye est donc un des acteurs majeurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
La Libye dispose d’énormes réserves d’eau fossile souterraine stockées dans une série d’aquifères situés dans les régions centrales et méridionales du pays. Pour combler le déficit en eau des régions habitées et des zones agricoles, le projet de la Grande Rivière Artificielle (Great Man Made River ou GMMR) a été lancé au début des années 1980. Il s’agit de construire un réseau de canalisations, de réservoirs tampon et de stations de pompage amenant 5 millions de m3 par jour dans les provinces côtières. Le coût du projet qui devait s’achever en 2010 était estimé à l’époque à 30 milliards de dollars.
La Libye a une population totale de 6,5 millions d’habitants. Cette population était de 1,09 million en 1951, 2,06 millions en 1964 et de 3,6 millions en 1984. Du fait d’un taux de croissance de 3,3 % sur la période 1960-2003, l’un des plus élevés du monde, la moitié de la population a moins de 15 ans.
L’enseignement en Libye accueille 1,7 million de personnes dont 270 000 étudiants. L’éducation est gratuite pour tous les citoyens et obligatoire jusqu’au niveau du secondaire. Le taux d’alphabétisation, avec 82 % de la population sachant lire et écrire, est le plus élevé d’Afrique du Nord.
Après l’indépendance de la Libye en 1951, la première université du pays ouvre ses portes à Benghazi74. Le nombre d’étudiants en 1975/1976 atteint 13 418 et passe à 200 000 en 2004 auxquels il faut ajouter 70 000 personnes suivant des formations de technicien supérieur ou professionnelles. La croissance rapide des effectifs s’est traduite par un accroissement parallèle du nombre d’établissements d’enseignement supérieur.
Depuis 1975 le nombre d’universités est passé de 2 à 9 et le nombre d’instituts de formation professionnelle et de techniciens supérieurs (dont l’apparition remonte à 1980) est passé à 8471. L’enseignement supérieur est financé essentiellement par le budget national et représente 38,2 % de celui-ci.
Alors, attaquer la Libye pour quel motif si ce n’est pour des raisons personnelles à Nicolas Sarkozy….

Philippe Penciolelli