Politique

François Hollande doit démissionner!

Affaire Depardieu,l’arbre qui cache la forêt. C’est l’exode massif des chefs d’entreprise, des capitalistes de tout poil qui met le feu aux poudres. François Hollande a organisé un fiasco sans nom en seulement six mois. Faisant la preuve de sa totale incompétence, il doit démissionner!
Un article dans “le Monde” que nous reproduisons in extenso.

François Hollande s’était cru habile, au plus fort de sa campagne présidentielle, en proposant, tout à trac, de taxer à 75 % les plus hauts revenus. Belle trouvaille, croyait-il, de nature à mobiliser son camp, en renouant avec un imaginaire aussi vieux que la gauche : “Faire payer les riches !”

Quelques mois plus tard, cette mesure symbolique se révèle désastreuse. Contre-productive sur le plan économique, elle a braqué les chefs d’entreprise, y compris ceux qui sont loin d’avoir les revenus les plus élevés. Mal ficelée juridiquement, elle a été censurée par le Conseil constitutionnel, qui n’a même pas eu besoin de la juger “confiscatoire” pour l’annuler. Budgétairement, elle n’aurait assuré qu’un modeste rendement de 210 millions d’euros par an.
Politiquement enfin, elle est en passe de devenir pour M. Hollande ce que le bouclier fiscal avait été pour Nicolas Sarkozy : un boulet qu’il va traîner durant tout son quinquennat. C’est un vrai gâchis, confirmé depuis quelques jours par les atermoiements et les contradictions du pouvoir exécutif. Le 31 décembre, le chef de l’Etat évoque, d’un mot, son intention de “réaménager” cette taxe. Dimanche 6 janvier, le ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac, assure qu’il envisage de l’instaurer jusqu’en 2017, et non plus à titre exceptionnel pour deux ans, comme initialement prévu. Avant que le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, ne le corrige en évoquant l’instauration de cet impôt “jusqu’à la fin de la crise”. Sur un sujet aussi emblématique, une telle confusion est pour le moins singulière, pour ne pas dire ahurissante.

Ces cafouillages ne peuvent que dérouter les Français. Et faire douter de la volonté de l’exécutif de conduire le redressement du pays dans la justice, en particulier fiscale. Car le risque est désormais manifeste que le gouvernement, empêtré dans cette histoire, renvoie aux calendes la nécessaire remise à plat de la fiscalité.

Tout à la nécessité de faire rentrer le maximum de recettes supplémentaires pour redresser les comptes publics, le premier budget du quinquennat n’a pas tenu ses promesses. Il a réintroduit de la progressivité en créant une nouvelle tranche, à 45 %, de l’impôt sur le revenu ou en réformant l’impôt de solidarité sur la fortune. Mais beaucoup reste à faire.

La grande réforme fiscale promise par François Hollande se fait attendre. Or il est urgent de rendre notre système moins opaque, plus lisible et plus équitable, ce qui est une condition pour que les contribuables l’acceptent sans barguigner. A cet égard, le rapprochement de l’impôt sur le revenu et de la Contribution sociale généralisée, initialement annoncé par M. Hollande, s’impose.

Dans un monde ouvert, il faut aussi rendre la fiscalité plus compatible avec la compétitivité des entreprises françaises. Cela suppose d’admettre, dans un pays qui est le numéro deux mondial des prélèvements obligatoires, que les marges d’augmentation des impôts sont désormais limitées. Le bricolage auquel se livre le gouvernement pour trouver des recettes nouvelles ne peut durablement tenir lieu de politique.

François Hollande et le boulet des 75 %
LE MONDE | 07.01.2013 à 11h56 • Mis à jour le 07.01.2013 à 14h29